Jean Benoit-Lévy réalisateur par Henri Fescourt

« Après la Nuit du 13, Jean Benoit-Lévy aidé par son opérateur fidèle, Edmond Floury, se consacre aux films d’enseignement. ‘Dès lors, écrit J.K.Raymond Millet*, qui le connaît bien, il s’attacha à une tâche considérée par beaucoup comme sans éclat et mineure, alors qu’elle est pleine au contraire d’utilité et de poésie. On le voyait, alerte et rapide, consultant les vieux manuscrits, interrogeant les savants, vivant avec les ouvriers d’art, allant d’une bibliothèque à un laboratoire,, d’un laboratoire à un atelier,.Un jour , c’était Pasteur que Jean Benoit-Lévy faisait le premier revivre à l’écran,le lendemain, un potier fameux ; le surlendemain un chirurgien célèbre dont les opérations allaient servir d’enseignement aux élèves de la Faculté de Médecine .Et puis , les films consacrés à la marine, à l’aviation, au tourisme, à l’agriculture, aux différents visages de la France’.

Quand on apprit que l’auteur de films didactiques, austères, avait décidé de mettre en scène des oeuvres dramatiques, d’affronter le mensonge des décors et des sentiments, beaucoup de ses amis s’attristèrent qu’il renonçât à sa mission d’éducateur .D’autres, dans leur ignorance des difficultés d’exécution d’un bon documentaire et dans leur dédain ridicule de ce beau travail, se moquèrent de l’incompétence supposée de l’audacieux. Doucement entêté et fidèle à la méthode, d’apprentissage progressif….,il produisit et exécuta lui-même : Peau de Pêche d’une jolie couleur sensible et Maternité.

Survint le parlant. Jean Benoit-Lévy produisit et réalisa Cœur  de Paris et Jimmy Bruiteur…Personne ne prévoyait le coup d’éclat qui en 1933 le révélerait………..

Lorsque le dernier tableau de La Maternelle se fut effacé, une ovation salua le film…..La foule des spectateurs ne s’était pas encore écoulée que les directeurs des Agriculteurs, salle spécialisée, ….arrachait l’exclusivité…..La bande tint l’affiche plusieurs mois Tous les cinémas la guettaient. Tous les publics y prirent du plaisir. Elle atteignait l’âme ".

*le Courrier Cinématographique

 LA FOI ET LES MONTAGNES ,Henri Fescourt 1959